Biotoxine Marine

Si officiellement la ciguatéra fait entre 10 000 et 50 000 victimes chaque année à l’échelle mondiale, elle reste à ce jour une maladie mal diagnostiquée et fortement sous-déclarée puisque ces chiffres ne représenteraient en définitive que 10 à 20% du nombre réel de cas. En cause, l’absence d’outil biologique de confirmation diagnostique qui représente non seulement un obstacle à l’identification de nouveaux cas, mais également un frein à la mise en place d’études biomédicales et essais cliniques, dans la mesure où le recrutement des patients repose uniquement sur un tableau clinique complexe, particulièrement subjectif et peu spécifique.

La ciguatéra est considérée comme l’intoxication d’origine alimentaire la plus répandue au monde. Actuellement, l’un des obstacles majeurs à la validation à l’échelle internationale d’une méthode de référence pour la détection des ciguatoxines (CTXs) est la faible disponibilité en standards purs.

Les programmes de surveillance et de contrôle du risque ciguatérique se fondent principalement sur le dosage des teneurs en ciguatoxines (CTXs) accumulés dans les produits marins couramment consommés par les populations locales.

Bien que la ciguatéra soit considérée comme l’intoxication d’origine alimentaire la plus répandue au monde, les données sur les taux d’incidence souffrent d’un réel manque d’exhaustivité qui est fortement préjudiciable à une gestion efficace du risque sanitaire. Ce constat est d’autant plus préoccupant que l’on assiste depuis une dizaine d’années à une extension du phénomène ciguatérique à des régions du globe jusqu’alors indemnes, dont l’Europe (Madère, iles Canaries).

Ce programme, mené en partenariat avec le personnel des structures de santé publique (hôpitaux périphériques, infirmeries, dispensaires, etc.) réparties sur l’ensemble des 5 archipels polynésiens, vise à préciser l’étiologie des différentes formes d’intoxications par biotoxines marines, identifier les principaux produits marins incriminés et surveiller l’évolution du taux d’incidence annuel (TI) par île et par archipel.

CIGUAPROD propose la construction d’un centre de production de micro-algues et de ciguatoxines (CTXs) dans la perspective de leur commercialisation à des fins de recherche. Les micro-algues issues de la bio-diversité polyénsiennepolynésienne constituent en effet une source prometteuse de molécules bio-actives valorisables en alimentation, pharmacologie, cosmétologie, etc. S’agissant du cas particulier des ciguatoxines, l’émergence de la ciguatéra dans des zones jusqu’alors épargnées a motivé la mise ne place de programmes de surveillance à l’échelle du globe.