Sélénonéine (SELEMER)
La source de protéines majeure des populations côtières demeure les produits de la mer. En Polynésie française, on constate cependant que les poissons lagonaires sont de plus en plus délaissés au profit des poissons pélagiques. De multiples raisons explique cette évolution : la disponibilité de la ressource sur les marchés, la crainte de l’intoxication par la ciguatéra, etc. Cette transition alimentaire des ressources lagonaires vers les espèces pélagiques a pour conséquence une imprégnation progressive des Polynésiens en méthymercure, composé neurotoxique.
Les différentes investigations menées par l’ILM ont, en effet, mis en évidence des teneurs élevées de méthylmercure dans la population ainsi que des teneurs importante de sélénium (sous la forme de sélénonéine). Ce composé semble être le pendant du mercure organique et pourrait expliquer qu’aucun effet délétère dû au méthylmercure n’est constaté.
Le programme SELEMER devrait permettre de préciser ces observations.
Pierre AYOTTE, Institut national de santé publique du Québec (Canada).
Université Laval, INSPQ.