PĒPA - RESVEC - 2019/2021
En Polynésie française, les maladies transmises par les moustiques (arboviroses, filariose) constituent des problèmes récurrents de santé publique. Plusieurs espèces de moustiques présentes sont compétentes pour la transmission de ces maladies et pourraient transmettre d’autres pathogènes. Différentes études ont montré l’intérêt de l’utilisation de pièges de capture équipés de buvards imprégnés de miel ou de sucre proposés à la salivation des insectes piégés. L’ARN/ADN des pathogènes contenus dans les salives excrétées est préservé par un stabilisateur. Ce système s’est montré efficace pour la détection d’arbovirus et de parasites. L’évolution technologique (qPCR, séquençage, X-MAP) rend aujourd’hui possible la recherche de pathogènes dans de toutes petites quantités de fluide (sang, salive ou autre), permettant d’envisager la mise en place d’un screening régulier de la salive des insectes capturés dans des pièges déployés sur des sites stratégiques (zones aéroportuaires) et sensibles (écoles, centres de soins). Le programme « Pièges buvards pour la surveillance entomologique des pathogènes à risque pour la population de Polynésie française » (PĒPA – RESVEC) a pour objectif de renforcer la surveillance des maladies transmises par les moustiques en Polynésie française. Il s’agit : 1) d’optimiser en laboratoire l’utilisation de pièges à buvards imprégnés pour la détection des arbovirus et autres types de pathogènes (filariose) dans la salive et les excrétas de moustiques ; 2) de déployer et évaluer sur le terrain l’utilisation de pièges à buvards imprégnés en ciblant les pathogènes circulants ; 3) de déterminer sur les sites de transmission active la sensibilité des pièges imprégnés.
Dr Van Mai CAO-LORMEAU (ILM)
QIMR Berghofer Medical Research Institute (Brisbane, Australie) / Direction de la santé de la Polynésie française