L'initiative Pacific-CIGUAWATCH (2019-2022)
Plateforme numérique de formation et de partage de données sur la ciguatera dans le Pacifique
Bien que la ciguatéra soit considérée comme l’intoxication alimentaire par produits marins la plus répandue au monde, les données épidémiologiques souffrent d’une importante sous-déclaration préjudiciable à une gestion efficace de ce risque qui menace à la fois la santé des populations insulaires et côtières, mais également une économie grandement basée sur l’exploitation des ressources marines.
Cette observation est d’autant plus préoccupante qu’une extension de l’aire de répartition de la ciguatéra à des régions auparavant épargnées, y compris en Europe (îles Canaries, Madère, etc.) est observée depuis les années 2000.
Pour faire écho aux recommandations formulées par la Commission Océanographique Intergouvernementale (IOC) de l’UNESCO dans le cadre de l’“Inter-Agency Global Ciguatera Strategy for Improved Research and Management” (cliquer ici pour en savoir plus), l’initiative Pacific-CIGUAWATCH s’est donné pour objectif de mettre en place un réseau de surveillance de la ciguatéra au niveau régional, basé sur le modèle et les stratégies mis en place en Polynésie française depuis plus d’une dizaine d’année.
En effet, la Polynésie française dispose d’un réseau de surveillance épidémiologique spécifiquement dédié à la ciguatera, cogéré par l’Institut Louis Malardé et la Direction de la Santé, ainsi que d’outils permettant une surveillance environnementale du risque toxique. Le programme de surveillance a été renforcé par le développement d’outils numériques permettant la déclaration en ligne de cas de ciguatéra ainsi qu’un accès à une carte du risque en temps réel des zones de pêche et des espèces toxiques.
Compte tenu de l’intérêt croissant pour la gestion du risque ciguatérique au sein de la région Pacifique, une plateforme d’apprentissage en ligne sera bientôt disponible pour guider les PICTs souhaitant mettre en place des stratégies de surveillance épidémiologique et environnementale adaptées. Cette plateforme servira également d’espace de collecte et de partage de données unique pour la région Pacifique, ayant pour finalité de venir en soutien aux stratégies de prévention et de gestion du risque toxique à l’échelle régionale.
The Pacific CIGUAWATCH Initiative
E-platform for training and data sharing on Ciguatera Poisoning
Although ciguatera is regarded as the most widespread foodborne illness in the world, incidence rate data greatly suffer from under-reporting highly detrimental to an effective management of this poisoning risk. This observation is of concern since a range expansion of ciguatera to previously unaffected regions/countries including in Europe (Canary Islands, Madeira, etc.) is currently observed since the 2000’s.
To echo the recommendations made by the Intergovernmental Oceanographic Commission (IOC) of UNESCO in the frame of the “Inter-Agency Global Ciguatera Strategy for Improved Research and Management” (click here for more information), the CIGUAWATCH initiative aims at establishing a monitoring network at a regional level, based on the French Polynesian model and a community-wide participatory approach.
Indeed, since 2007, French Polynesia has a dedicated ciguatera epidemiological surveillance network, jointly managed by the Louis Malardé Institute and the Public Health Directory. This surveillance program was reinforced by the development of IT tools allowing the on-line reporting of ciguatera cases as well as an open access to a real-time risk map of toxic fishing areas and species.
Neighboring PICTs have expressed their interest in setting up a similar network in their respective countries, namely New Caledonia and the Cook Islands, long affected by ciguatera, but also Vanuatu, Tuvalu, Kiribati, as well as Wallis & Futuna where sporadic cases of poisoning have recently been reported.
In light of the increasing interest and need for improved management of ciguatera risk within the region, an E-platform for training and data sharing on ciguatera will soon be available for other PICTS also interested in setting up their own epidemiological and environmental monitoring programs.
In fine, the establishment of a regional network would provide a unique Pacific-centered epidemiological database useful to compare the evolution of ciguatera risk between countries and develop adapted prevention and management strategies.
Dr Clémence GATTI (ILM), Dr Mireille CHINAIN (ILM), Dr Taiana DARIUS (ILM
Direction de la santé – Bureau de veille sanitaire (Polynésie française) / FAO/ Direction des affaires sanitaires et sociales (Nouvelle-Calédonie) / Service de l’environnement (Wallis & Futuna) / Agence de santé (Wallis & Futuna) / Ministry of Marine Resources (Iles Cook) / Ministry of Health (Iles Cook)
Délégation à la Recherche de Polynésie française, Agence Française pour le Développement (AFD), Université de la Polynésie française (UPF)