CYANOTOX – 2016/2020
A l’instar de leurs analogues d’eau douce et saumâtre, les cyanobactéries marines représentent un risque potentiel pour la santé humaine, notamment par leur capacité à produire un large panel de familles de toxines susceptibles d’être bio-accumulées tout au long de la chaîne alimentaire. Ainsi, les proliférations de cyanobactéries marines toxiques constituent un sujet de préoccupation sanitaire émergent, d’autant plus que la fréquence et l’intensité de leur prolifération sont appelées à s’amplifier du fait des changements globaux (réchauffement climatique, pression anthropique, euthrophisation des écosystèmes lagonaires…). Dans de nombreuses îles du Pacifique Sud, la recrudescence de nouvelles formes d’intoxications proches de la ciguatéra (Ciguatera Shellfish Poisoning ou CSP), à la suite de la consommation d’invertébrés marins tels que les bénitiers (Tridacna maxima, Hippopus hippopus) a été reliée à la prolifération de cyanobactéries benthiques de la famille des Oscillatoriales. Le projet CYANOTOX vise à renforcer les connaissances sur la diversité taxonomique et la chimio-diversité des espèces de cyanobactéries benthiques marines majoritairement rencontrées en Polynésie française et dans les Iles Cook, dans une perspective de veille sanitaire et de sécurité alimentaire accrues. Quatre sites d’étude, caractérisés par une forte diversité de leurs populations cyanobactériennes sont ciblés : Moorea (Société, Polynésie française), Mangareva (Gambier, Polynésie française) considéré de longue date comme un point chaud de la ciguatéra, Nuku Hiva (Marquises, Polynésie française) ainsi que Rarotonga (Iles Cook), siège de récentes intoxications par invertébrés marins.
Dr Mélanie ROUE (IRD) – UMR 241 EIO
Institut Louis Malardé (ILM) – UMR 241 EIO / Université de la Polynésie française (UPF) – UMR 241 EIO / Cawthron Institute (Nouvelle-Zélande) / Institut d’écologie et des sciences de l’environnement (IEES, Paris, France)