FLUOTRACK CIGUATERA – 2014/2017
Le projet « Evolution technologique du test ligand-récepteur pour la détection des ciguatoxines : vers un format haut-débit, exempt de radioactivité » (FLUOTRACK-CIGUATERA), financé au titre du contrat de projets Etat/Polynésie française (CDP I), visait à faire évoluer le test ligand-récepteur du format tubes utilisant un radioligand (Radioactive Receptor Binding Assay ou RBAR) vers une version utilisant la fluorescence (Fluorescent Receptor Binding Assay ou RBAF) au format microplaque, afin de permettre un criblage à haut débit exempt de radioactivité.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la veille technologique qui consiste à doter la Polynésie française d’outils de laboratoire adaptés au contexte éco-toxicologique caractérisant les lagons polynésiens afin de maintenir opérationnel le réseau de surveillance mis en place à l’échelle du territoire, et notamment le suivi de ces toxines dans la chaîne alimentaire de la ciguatéra, i.e. le phytoplancton et les produits marins susceptibles d’être contaminés.
Les résultats obtenus ont permis de démontrer la bonne capacité du test RBAF à détecter les ciguatoxines non seulement dans les échantillons de la micro-algue Gambierdiscus mais aussi dans les chairs de poisson. En effet, les résultats de quantification obtenus avec le RBAF sont similaires à ceux obtenus avec nos collaborateurs et avec le test de cytoxicité sur neuroblastomes de souris (CBA-N2a).
Ces premiers résultats réalisés sur des cultures in vitro de la microalgue Gambierdiscus nécessitent d’être complétés sur des efflorescences récoltées in natura et, pour les chairs de poisson, des améliorations sur le protocole d’extraction permettront d’affiner les résultats et de les étendre à un plus grand nombre d’échantillons et d’espèces de poisson ainsi qu’aux invertébrés marins (bénitiers, trocas et oursins).
Outre de réduire considérablement les coûts, le RBAF permettra une baisse sensible du temps d’analyse des échantillons (2 heures contre 3 jours pour le CBA-N2a), un gain de temps précieux en cas d’alerte sanitaire.
Moins sensible que le CBA-N2a utilisé en routine au laboratoire qui permet de cribler et de détecter les ciguatoxines présentes, même à l’état de trace, quelle que soit sa technologie (marquage avec un radioélément ou une molécule fluorescente), le RBAF viendra en renfort pour confirmer et quantifier la présence de ciguatoxines dans des échantillons susceptibles de contenir des quantités suffisamment élevées pour présenter un risque pour le consommateur.
Son utilisation en routine au laboratoire est effective depuis fin 2018.
Dr H. Taiana DARIUS (ILM)
Center for Marine Science (CMS) – Université de Caroline du Nord à Wilmington (Etats-Unis) / Center for Coastal Fisheries and Habitat Research (CCFHR, Beaufort) – National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) (Etats-Unis)
16,7 M FCFP (140 000 €) – Contrat de projets Etat/Polynésie française